Le chat et la beautéPublié le 19/02/2012

Même le plus petit félin est un chef-d’œuvre.

 

Léonard de Vinci

 

 

Il est des beautés qui excèdent le vocabulaire. Les chats appartiennent

à cet ordre. Je puis en juger puisque j’habite chez eux depuis qu’il

m’a été donné de voir.

 

Louis Nucera

 

 

Beauté se coucha sur le dos. Il prit la plume entre ses pattes de devant,

qu’il frotta l’une contre l’autre, comme s’il applaudissait.

Il acclamait les chemins de l’air.

 

Paul Guth

 

 

Prochaine publication le 06/03/2012

Duo de chatsPublié le 08/02/2012

 

Un mariage arrangé

 

Un jour, un vieux pair d’Angleterre lui dit [à ma maîtresse] en me voyant : «  Vous avez  une bien jolie Chatte, elle vous ressemble, elle est blanche, elle est jeune, il lui faut un mari ; laissez moi lui présenter un magnifique Angora que j’ai chez moi. »

Trois jour après, le pair amena le plus beau Matou de la Pairie. Puff, noir de robe, avait les plus magnifiques yeux, verts et jaunes, mais froids et fiers. Sa queue, remarquable par des anneaux jaunâtres, balayait le tapis de ses poils longs et soyeux. Peut-être venait-il de la maison impériale d’Autriche, car il en portait, comme vous voyez, les couleurs. Ses manières étaient celles d’un chat qui a vu le beau monde. Sa sévérité, en matière de tenue, était si grande, qu’il ne se serait pas gratté, devant le monde, la tête avec la patte. [ …]

Ma maîtresse le garda chez elle. A mon insu, toute la population féline de Londres apprit que miss Beauty du Catshire épousait l’illustre Puff, marqué aux couleurs d’Autriche.

 

Honoré de Balzac

Peines de coeur d'une chatte anglaise

 

Un couple mal assorti?

 

[Mouton] était un magnifique angora aux pantalons bouffants, cravaté en crinière de lion, et traînant après lui une queue splendide, qu’on eût dite de renard. Ses longues soies avaient la douceur glacée du satin. Elles s’assouplissaient dans une douceur élastique et moelleuse qui rendait à la main sa caresse...

Comment, venu de si haut, avait-il consenti à faire alliance avec Minette, vraie fille du peuple ?... Les contrastes aident souvent au bonheur. D’ailleurs, nos époux s’étaient connus d’enfance….

Minette était trop haute sur pattes, comme tous les chats franchement de gouttière, qui n’ont subi aucun croisement. Elle en avait la belle maigreur, les allures légères, dégagées, fières et quelque peu sauvages,  même aux meilleurs moments. En elle, les muscles ne semblaient point faits de chair ;  rien que la fibre sèche, si singulièrement développée dans la race féline : la vie nerveuse, en elle, semblé avoir tout absorbé.

Le poil était ras, fort et résistant. La main n’y plongeait pas comme aux soies de Mouton ; mais elle y sentait quelque chose de plus vivant, qui, dans les jours secs, pétillait au contact.

 

Madame Jules Michelet

Les Chats

 

Prochaine publication le 18 Février 2012