Le vrai mystère du chat, c’est l’amitié, cette affection avec laquelle
il vient vers l’homme. Le besoin qu’il a des hommes. C’est ça
l’inconnu : alors qu’envers les animaux, les hommes sont d’une
telle férocité, d’une telle cruauté, on est émerveillé qu’il y ait quand
même des bêtes qui leur fassent encore confiance.
Dominique Aury
La langue aux chats
Prochaine publication le 2/11/2011
… A fréquenter le chat, on ne risque que de s’enrichir. Serait-ce par calcul que, depuis un demi-siècle, je recherche sa compagnie ? Je n’eus jamais à le chercher loin : il naît sous mes pas. Chat perdu, chat de ferme traqueur et traqué, maigri d’insomnie, chat de librairie embaumé d’encre, chats des crémeries et des boucheries, bien nourris, mais transis, les plantes sur le carrelage ; chats poussifs de la petite bourgeoisie, enflés de mou ; heureux chats despotes qui régnez sur Claude Farrère, sur Paul Morand, et sur moi… Tous vous me rencontrez sans surprise, non sans bonheur….
… Oui, dans ma vie, il y a eu beaucoup de chiens, - mais il y a eu le chat. A l’espèce chat, je suis redevable d’une certaine sorte, honorable, de dissimulation, d’un grand empire sur moi-même, d’une aversion caractérisée pour les sons brutaux, et du besoin de me taire longuement.
COLETTE
Les Vrilles de la Vigne
Prochaine publication le14/10/2011