Il était une fois, en Birmanie, le temple de Lao-Tsun qui abritait des religieux, dont le Vénérable Mun-Ha, vivait dans le jeûne et la contemplation de Tsun-Kiantsé, effigie d’or aux yeux de saphir, déesse de la réincarnation, elle guidait les âmes dans leur cheminement jusqu’à la purification.

Au côté de Mun-Ha, méditait Sinh, son chat, chef des cent chats sacrés du temple. Blancs de corps, leur face, leurs pattes et leur queue, marquées de l’impureté du sol, étaient couleur de la terre.

Une nuit les Thaïs ennemis vinrent saccager le temple. A leur approche, Mun-Ha mourut en prières. Sinh bondit sur la tête de son maître et implora la déesse du regard. Celle-ci répondit à son appel et accomplit un prodige : le pelage blanc du chat devint d’or, ses yeux furent semblables aux purs saphirs qui ornaient le visage de la déesse et l’impure couleur de la terre se retira de ses pattes pour laisser place au blanc le plus éclatant.

Les yeux de Sinh exhortèrent les religieux à prendre les armes et après un âpre combat, le temple fut sauvé de la profanation.

Sept jours durant, Sinh veilla son maître ; au bout de ce temps il mourut emportant vers Tsun-Kiantsé l’âme parfaite du fidèle Mun-Ha.

Sept jours passèrent encore, les prêtres se réunirent pour choisir celui qui succéderait à Mun-Ha. C’est alors que, venant de tous côté du saint lieu s’avancèrent les chats sacrés du temple, tous ayant subi la même métamorphose que Sinh. D’un pas lent, ils élirent l’un des vénérables, en se dirigeant vers lui, manifestant ainsi la volonté de la déesse.

Depuis ce temps, chaque chat sacré qui meurt emporte avec lui l’âme réincarnée d’un prêtre dans l’éternité. Tous, à l’image de la déesse ont des yeux de saphir et un pelage d’or ; le blanc immaculé de leurs pattes tranche avec leur face, leur queue et leurs membres sombres.

«  Malheur à qui nuit à un chat sacré : il subira les tourments voulus par l’âme en peine qu’il a offensée ».

L’origine du sacré est mystérieuse et de sources diverses.

Ce serait à la fin du XIXéme ou au début du XXéme siècle, qu’un major de l’armée des Indes, Sir Russel Gordon et un diplomate français Auguste Pavie ont introduit en Europe les sacrés de Birmanie, des moines les leur ayant offerts pour services rendus.

Une autre source avance les faits suivants : en 1920, un milliardaire américain Mr Vanderbilt, aurait acquis frauduleusement un couple de ces chats et en aurait fait cadeau à une certaine Mrs Thadde Haddish. Le mâle Madalpour meurt pendant la traversée non sans avoir sailli la femelle Sita. Cette dernière donne naissance à « Poupée » parfait spécimen de la race.

La réalité est sans doute plus prosaique. Il est tout à fait possible de « fabriquer » un birman possédant les caractéristiques de la race.

Qu’importe son secret de fabrication, le sacré de Birmanie est un des fleurons de l’élevage français.

Retenons quelques dates importantes :
1925 – reconnaissance de la race
1926 - présentation de « Poupée de Madalpour » à l’exposition féline de Paris
1930 - Marcel Baudoin-Crevoisier produit le birman le plus spectaculaire d’avant-guerre « Dieu d’Arakan »
1943 - naissance « d’Orloff » seul mâle reproducteur à faire souche. Accouplé à sa fille Xénia de Kaabaa, ils forment un couple unique. Tous les chats dont descendent les actuels sacrés de Birmanie en sont issus.
1963 - naissance de « Marquis de Crespière », magnifique sacré conforme en tous points au standard de la race, qui eût des descendants de valeur dans de nombreux élevages.

A partir de là, le stock génétique est assez important et les éleveurs ont à leur disposition des reproducteurs de qualités et de souches diverses pour que puisse continuer une sélection efficace.

Le sacré de Birmanie moderne est né.

Le Sacré de Birmanie est une race particulièrement exigeante et il est difficile de réunir toutes les qualités pour obtenir un Birman parfait. Tout particulièrement le gantage que l’éleveur ne peut maîtriser.

TETE

Sa forme est ronde « en diamant », le front est bombé avec un stop, le nez romain, le menton fort en alignement des narines.
Les oreilles écartées, la largeur égale à la hauteur, de grandeur moyenne, bouts arrondis.
Les yeux très légèrement en amande, les plus grands possibles, du bleu le plus intense.

CORPS

Massif, allongé, bas sur pattes, poil mi-long, fourrure soyeuse, légèrement ondulée sous le ventre, -sans sous poil-, avec une belle collerette l’hiver pour les mâles, un peu moins importante pour les femelles.
La queue, sans nodosité, doit être en harmonie avec le corps.
Les pattes, fortes, doivent avoir des gants blancs parfaitement réguliers sans remontée. Ceux des pattes avant s’arrêtent à la jointure des phalanges ainsi que les chaussons des pattes arrière. Les gants et les chaussons sont en harmonie.
Les éperons sont formés par une remontée de blanc se terminant en pointe de la moitié aux trois-quarts du talon des pattes arrière.

COULEUR

La première couleur est le seal. De nombreuses années après, le gène bleu apparaît.
Vers les années 1974, miss Brigliadori et Shirley Wilson-Smith co-fondatrice de la chatterie de Shwechinthe introduisent les gènes lilac et chocolat avec des chats siamois et colour point et avec l’aide de sa fille généticienne Docteur Kathryn Robson.
A partir de 1985, Marie-Anne Taranger, chatterie de Srinagar, importe une chatte seal tortie de la chatterie de Hilken et, est à l’origine du red (roux) et du tortie en France.


Graphique extrait de la © dépêche du chat

Finalement en 1990, Geneviève Basquine, chatterie des Moulins de Busset, introduit dans le cadre d’un programme d’élevage le gène silver (tabby) et smoke (solide) en mariant une birmane avec un mâle chinchilla.
Aujourd’hui, le Birman se décline dans une palette de couleurs variées : seal, blue ; chocolat, lilac ; red, crème ; silver, smoke.
Les premiers sont dominant et les deuxièmes récessifs, ceci pour les Birmans solides.
Toutes ces couleurs existent en Tabby pour les mâles et les femelles et en Tortie uniquement pour les femelles.

CARACTERE

Le Birman est un chat intelligent, calme et très sociable. Il est proche de son « Humain » et s’exprime par des sons mélodieux.
Les mâles sont particulièrement calins, les femelles peuvent être plus distantes. Très joueur même adulte, le Birman alterne jeux et moments de sérénité.
Il peut vivre dans un foyer où son humain est absent une grande partie de la journée, mais un compagnon est le bienvenu.
Il aime également vivre en groupe.

Sa beauté et son caractère font du sacré de Birmanie un chat parfait.

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